Agence Dn'D - idées reçues eco-conception
Par Maxime, développeur Magento au sein de l’Agence Dn’D 

Le réchauffement climatique est l’un des enjeux les plus importants de ces dernières années. Il impacte nos vies et forcément notre futur. De plus en plus de personnes sont sensibilisées à ce dérèglement climatique et ce, depuis plus de 30 ans (grâce à la création d’un Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, le GIEC, en 1988). La prise de conscience des conséquences d’un tel phénomène pousse un grand nombre d’initiatives collectives et personnelles à voir le jour dans les foyers ou au sein des entreprises pour en réduire les effets néfastes. Cet engouement apporte malheureusement quelques idées reçues qu’il est important de démystifier : en effet, c’est en étant bien informé que l’on devient responsable ! 

Avant-propos : définition du concept d’éco-conception

Comme nous l’avons expliqué dans un précédent article, l’éco-conception est une action qui doit être anticipée et maintenue sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit comme un site internet (conception, réalisation, maintenance, etc). Ces étapes peuvent varier, mais « éco-concevoir » n’est pas seulement l’acte d’écrire une ligne de code “propre”. Il faut étudier de manière écologique un acte métier, une unité fonctionnelle comme le fait de réserver un billet de train, prendre rendez-vous chez le médecin, acheter des chaussures, etc. C’est l’entrée par le “métier” qui permet d’éco-concevoir. Une des formes d’éco-conception du web est la sobriété numérique, qui permet de limiter l’impact environnemental des applications, sites et outils, tout en restreignant le nombre de fonctionnalités, de clics, etc. Cela se rapproche d’un leitmotiv commun dans le monde de l’IT liée à la “fainéantise des techs”, ou comment “faire moins » pour « faire mieux”.

 

Première idée reçue : l’éco-conception a un impact négatif sur l’amélioration de vos performances

Une des premières idée reçue est de relier la performance des sites web à leur consommation d’énergie. Lorsque l’on parle de performance dans la vie de tous les jours, on pense souvent aux performances sportives, artistiques ou encore intellectuelles. Elle n’existe que si l’on a une vision du chemin parcouru et du résultat obtenu. En effet, il est impossible de définir notre performance lors d’un marathon si l’on n’a pas en notre possession les données sur la course comme : la vitesse moyenne, le nombre de kilomètres parcourus ou encore le positionnement final dans le classement. L’ensemble de ces unités quantifiées (= métriques) forment les données nécessaires à la définition de la performance de la course. 

La performance d’un site web suit exactement le même principe : l’exécution de la page réalise une « course contre la montre » pour afficher l’ensemble de son contenu. Pour définir la performance d’une page web ou d’un site en général, il faut donc avoir accès à l’ensemble des KPIs (= Key Performance Indicators – Indicateurs de performance) comme la consommation de la mémoire, le nombre d’appels au cache et à la base de données, ou encore le temps de chargement global. Une fois analysées, ces données permettent de comprendre les points rouges d’un site ou d’une page pour pouvoir l’améliorer.

Il faut cependant faire attention à ne pas confondre les deux types d’amélioration de performance qui peuvent co-exister :

  • La première est l’amélioration de la performance dite “additive”, qui se concentre sur l’augmentation de la vitesse de chargement en multipliant la puissance des serveurs. Cependant, la rapidité n’induit pas que les ressources utilisées sont amoindries. Une voiture de sport a beau être très performante du point de vue de la vitesse, elle n’en reste pas moins très consommatrice en carburant. Le mode de fonctionnement d’un site web repose sur les mêmes fondements. Dans ce contexte d’optimisation, la performance est synonyme de consommation de ressources et donc de pollution numérique !
  • La seconde amélioration de la performance est dite “soustractive”. Elle est reliée à l’éco-responsabilité du numérique et est assimilée au terme d’optimisation. Elle repose sur une philosophie de sobriété numérique qui, comme énoncé précédemment, doit répondre à la question “comment faire moins pour faire mieux” ?

En effet, s’attarder sur l’optimisation d’un site est aussi vital pour son fonctionnement et pour l’environnement que l’ajout de nouvelles fonctionnalités. D’un point de vue business, une bonne performance est essentielle pour de nombreuses raisons : diminuer la frustration des internautes causée par des chargements trop longs, simplifier la navigation (et donc les achats), réduire les coûts d’une application, etc. Avant d’augmenter les statistiques de ses serveurs, il est donc préférable de voir et comment optimiser l’expérience utilisateur, l’exécution du code ou encore le nombre d’éléments chargés.

Deuxième idée reçue : les développeurs représentent la solution ultime 

L’idée reçue la plus répandue est que les développeurs sont la solution à tous les problèmes de pollution numérique. Il est normal de penser que les développeurs peuvent améliorer l’impact écologique d’un site web. Cependant, la part de responsabilité est d’autant plus importante pour celui qui imagine une plateforme que pour celui qui la construit. On peut comparer cela au rôle que peut avoir un architecte dans la construction d’un bâtiment. Un développeur ne peut gérer à lui seul l’impact énergétique des fonctionnalités qu’il doit coder. Même si certaines bonnes pratiques existent, l’impulsion écologique doit intervenir en amont. Cela ne veut pas dire qu’en tant que développeur nous n’avons aucun rôle à jouer !

C’est lors de l’élaboration d’un site qu’il faut prévoir cette charge écologique. Minimiser les actions et la navigation d’un utilisateur minimise forcément le coût environnemental d’une page web et plus largement du site. La prise en compte de l’expérience utilisateur (UX) ainsi que de l’interface du site (UI) permettent, une fois optimisés, de garantir une navigation efficace, et donc moins de chargements inutiles pour atteindre un même but. Nous avons tous en tête l’exemple d’un site avec lequel il est impossible de s’y retrouver et de réaliser ce que nous voulons sans naviguer pendant de longues minutes.

Troisième idée reçue : la pollution générée par le web concerne majoritairement les émissions de CO2

Le CO2 fait aussi partie des sujets qui sont très souvent déformés ou raccourcis lorsque l’on parle d’éco-conception. En effet, la majorité des personnes pensent à tort que la pollution du web se concentre sur les émissions de gaz à effet de serre (= GES) et plus particulièrement sur le CO2. Il faut savoir que les GES sont composés d’une quarantaine de gaz différents. Le gaz carbonique (= CO2) représente 39% des GES, mais n’est pas du tout celui qui a l’impact le plus significatif sur l’environnement. Les hydrofluorocarbures ou encore l’hexafluorure de soufre accentuent beaucoup plus le réchauffement de l’air et de la terre, alors qu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage des GES.

L’élément le plus important à prendre en compte est que l’éco-conception ne diminue pas uniquement ces émissions de gaz, mais aussi la consommation et la pollution de l’eau, la consommation d’électricité ou encore la dégradation des écosystèmes pour ne citer qu’eux. 

Conclusion

Il est indéniable qu’Internet pollue de plus en plus chaque année et qu’il est inévitable de devoir se pencher sur la question de l’éco-responsabilité du numérique pour trouver des solutions durables. Chaque acteur dans la conception d’un site Internet doit se sentir responsable et capable d’améliorer ce secteur. Comme pour la Réglementation Générale de Protection des Données (= RGPD) adoptée en 2015, il est possible que de nouvelles législations liées à l’écologie fassent leur apparition sur Internet dans les mois, voire dans les années à venir. Il faudra alors réfléchir et éco-concevoir sciemment nos sites Internet, sans tomber dans les travers des idées reçues à ce sujet.

 

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